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Tattuva-Kattalei-Fr

SECTION – II : Le Tattuvam subordonné

1. Puranilei-Karuvikal (புறநிலைக் கருவிகள்), les instruments externes (ou visibles), développés à partir des éléments.

De piruthuvi, terre, printemps, ces cinq, c’est-à-dire : cheveux; os; peau; nerfs et tendons; muscle.

De l’appu, de l’eau, les cinq suivants surgissent, à savoir: les sécrétions aqueuses, telles que les larmes, les mucosités, le cérumen, le sérum, etc., le sang rouge; le sperme; le cerveau, la moelle, la graisse, etc., les excroissances, telles que les verrues, les taupes, la chair blanche, etc.

À partir de teyu, le feu est développé les cinq Tattuvam suivants, à savoir; appétit, sommeil, peur, plaisir sexuel; béant; étirement, etc.

De vayu, l’air, émanent les cinq Tattuvam suivants, à savoir : courir, s’asseoir en marchant, s’allonger, se tenir debout.

Note : Ceux-ci forment ce qui est censé être les organismes de liaison, situés entre l’âme et les autres Tattuvam, et qui sont essentiels à l’existence des phénomènes animaux nommés.

De l’akasam, l’éther, sont produits les cinq Tattuvam suivants, à savoir : ceux qui incitent à la luxure ; aux actes bons et mauvais envers les autres ; au don et à la retenue ; au désir en général ; à l’admiration, à la surprise, etc.

En tout, il y en a vingt-cinq.

II. Tesa-Vayukal (தெச வாயுகள்), les Dix Airs Vitaux (ou esprits animaux), à savoir :

  1. Piranan (பிராணன்) ce qui provoque la respiration, et maintient toutes les actions vitales.
  2. Apanan (அபானன்) ce qui sépare les excréments et les matières urinaires, et incite à les annuler.
  3. Uthanan (உதானன்) ce qui provoque des hoquets, des étranglements, etc.
  4. Viyanan (வியானன்) ce qui absorbe et distribue le chyle.
  5. Samanan (சமானன்) celui qui assure les proportions dues dans les différentes parties du corps.
  6. Nakan (நாகன்) ce qui produit de la toux, des éternuements, etc.
  7. Kurman (கூர்மன்) ce qui produit l’étirement béant de flexion, etc.
  8. Kirutharan (கிருதரன்) ce qui ouvre et ferme les yeux, ou clin d’œil.
  9. Tevatattan (தேவதத்தன்) ce qui provoque le rire, le sourire, etc.
  10. Tananycheyan (தனஞ்செயன்) ce qui provoque un gonflement du corps avant et après la mort, et qui enfin fend la tête, (crâne) et s’échappe.

Note : Ces dix sont tous développés à partir de l’air Element. Les auteurs diffèrent quelque peu en ce qui concerne leurs pouvoirs ou leurs fonctions. Les spécifications ci-dessus sont les plus courantes et proviennent d’autres autorités en tamoul. Notre auteur ne donne que les termes, laissant au Guru le soin de communiquer leur signification. Ces Airs sont évidemment un dispositif pour alimenter la place des nerfs involontaires.

III. Vasanathikal (வசனாதிகள்), les cinq Airs Vitaux (ou esprits animaux).

Ceux-ci sont;

  1. Vasanam (வசனம்), Discours
  2. kemanam (கெமனம்), loco-motion
  3. tanam (தானம்), donnant
  4. vikarpam (விகற்பம்), excrétion
  5. anantam (ஆனந்தம்), plaisir sexuel

Note : Il s’agit d’une classe d’Airs qui opèrent exclusivement sur les cinq organes d’Action. Ils semblent être, dans leurs fonctions, ce que nous devrions appeler des pouvoirs nerveux volontaires. Ils accomplissent les fonctions de ce que Locke appelle des « esprits nerveux ou animaux », transmettant au « siège de la sensation » « un mouvement » qui a été produit par des « corps imperceptibles isolés » qui procèdent d’objets de sens ; et, aussi, transmettre les commandements de l’âme aux Organes d’Action.

IV. Tesa-Nadi (தெச நாடி), les Dix Tubes (ou organes tubulaires).

Il s’agit de :

  1. idei (இடை)
  2. pingkalei (பிங்கலை)
  3. sulimunei (சுழிமுனை)
  4. kantari (காந்தாரி)
  5. atti (அத்தி)
  6. singnguvei (சிங்ஙுவை)
  7. alampurudei (அலம்புருடை)
  8. purudan (புருடன்)
  9. sangkini (சங்கினி)
  10. vayiravan (வயிரவன்)

Note : Les Nadi sont les canaux des Airs. Ils se ramifient en soixante-douze mille branches et imprègnent chaque partie du microcosme humain. Je donne, d’autres auteurs tamouls, un bref aperçu du principal Nadi et de certaines de leurs principales branches.

Idei-nadi s’élève dans le côté gauche du bassin inférieur, d’où il passe en deux branches, l’une courant vers le haut, et l’autre le long de la jambe gauche jusqu’au grand orteil.

Pingkalei-nadi s’élève dans le côté droit du bassin inférieur où il se divise en deux parties, l’une courant vers le haut, et l’autre vers le bas de la jambe droite jusqu’au grand orteil.

Sulimunei-nadi s’élève ab anop et procède ad genitalia, où il entoure plusieurs fois, le mystique Om (ஓம்), symbole des pouvoirs productifs de la Déité; de là sa partie principale, appelée nilam (நீளம்), court directement à la tête. C’est le Maka-Meru (மகாமேரு), ou la Montagne d’Or, dans le microcosme humain.

Les branches ascendantes de l’idei et du pingkalei courent en diagonale et se rencontrent dans les organes génitaux, où elles encerclent le sulimunei formant une arche au-dessus d’Om. C’est le siège ou le trône de Brahma.

Ces deux Nadi avancent de là en diagonale sur les côtés du bassin, et reviennent et se rencontrent dans la région du nombril, où ils encerclent à nouveau sulimunei, formant une arche ou un auvent. C’est le siège de Vishnu.

En continuant de là en diagonale vers le haut, comme auparavant, ces Nadi se rencontrent dans la région du cœur, ou, plutôt, comme la localité est décrite, dans l’estomac, où ils encerclent sulimunei, formant un autre atharam (ஆதாரம்), siège. C’est le trône de Ruttiran ou Sivan.

Puis procédant comme avant, ils se rencontrent et encerclent sulimunei à l’arrière du cou. Cela forme le siège de Mayesuran (மயேசுரன்).

Encore une fois, en passant comme avant, ils se rencontrent dans le front entre les sourcils. « Dans cette région de lumière », ils forment le trône de l’Illuminateur, Sathasivan (சதாசிவன்).

De là, ils se dirigent vers les narines et s’y terminent.

Les différents cercles décrits ci-dessus, traversés par des sulimunei, forment dans chaque cas un Lingam (இலிங்கம்), ou, qui est ici sensiblement le même qu’un Om. Ces symboles constituent un grand élément dans les doctrines mystiques et le culte de toutes les sectes hindoues.

  • Kandari-nadi s’élève dans la région du cœur, à partir de sulimunei, et se termine dans les yeux.
  • Atti-nadi s’élève de sulimunei, dans la région du cœur, et ramifiant dans plusieurs directions, se termine dans les os.
  • Singnguvei-nadi bifurque de sulimunei, dans la région du cœur, et se termine dans la langue.
  • Alampurudei-nadi jaillit de sulimunei, dans la rigion du cœur, et se termine dans les oreilles.
  • Puruda-nadi jaillit, dans la région du cœur, de sulimunei, et se ramifiant, se termine dans les bras, et dans les muscles qui soulèvent et déplacent les bras.
  • Sangkini-nadi s’élève de sulimunei, dans la région de l’ouïe, et faisant divers circuits, se termine dans genitalibus et ano.
  • Vayirava-nadi monte, et après avoir fait différents circuits, se termine, comme le Nadi précédent.

Le lien des Dix Airs Vitaux avec ces Nadi, est ici très brièvement donné, par d’autres autorités.

  • Piranan, qui est à proprement parler l’Air vitalisant, et reste en action la vie blanche continue, court naturellement à travers sulimunei; mais lorsque le passage de ce Nadi est fermé, ce qui est le cas dans certains états du systerm, alors cet Air, fuyant des narines, passe autour du crâne ou du cerveau, puis descend, parfois par idei,  et parfois par pingkalei.
  • Lorsque le piranan procède par idei, ou pingkalei, puis apanan descend par vayiravan, et décharge l’urine et les matières fécales.
  • Uthanan procède par atti au cou, arrête ou vérifie piranan, et provoque des hoquets, des étouffements, et un gonflement ou un arrêt dans la trachée.
  • Viyanan traverse le kantari, provoque l’énonciation de la bouche et disperse le chyle en soixante-dix mille vaisseaux sanguins.
  • Samanan coule à travers le sangkini, se mêle au contenu du cœur et donne une symétrie au corps.
  • Nakan coule le long de l’alampurudei et, au moyen du cerveau, provoque des éternuements.
  • Kurman coule le long du purudan, et saisir les bras et les lèvres provoque des étirements et des béances.
  • Kirutharan court le long de singnguvei, saisit les paupières et provoque des clins d’œil.
  • Tevatattan coule le long du sangkini, traverse le visage, illumine le visage et provoque des rires, etc.
  • Tanagncheyan cours ou se tient dans la peau, et à la mort, quand les autres Airs cessent, gonfle et casse la peau.

V. Les quatre vakku (வாக்கு).

Il s’agit de :

  1. sukkumei (சூக்குமை)
  2. peisanti (பைசந்தி)
  3. mattimei (மத்திமை)
  4. veikari (வைகரி)

Note : Ceux-ci constituent les bases organiques des idées et du langage intelligents, tels qu’ils sont posés dans le microcosme humain. Ils seront expliqués ci-dessous.

VI. Mukkunam (முக்குணம்), les trois kunam, Propriétés morales.

Il s’agit de :

  1. Sattuvikam (சாத்துவிகம்)
  2. rasatham (இராசதம்)
  3. tamatham (தாமதம்)

Note : Le terme kunam (குணம்) désigne la qualité, le tempérament, la disposition, etc. Mais dans ce système, c’est une chose, une existence matérielle, la source de qualités morales. Selon un autre auteur tamoul, les Trois Kunam sont expliqués comme suit.

Sattuvikam (lit. bonté) incite au gnanam, à la sagesse divine; à l’observance correcte des règles et des cérémonies à la vérité; et à l’amour.

Rasatham (litt. passion, ou disposition nauséabonde) produit l’orgueil et l’égoïsme – possède les propensions à l’orgueil et à l’égoïsme.

Tamatham (litt. obscurité) incite à la stupidité, à la paresse et au sommeil.

Leurs relations et leurs fonctions dans le système humain seront expliquées plus en détail ci-après.

VII. Les trois Akangkaram (அகங்காரம்), c’est-à-dire ;

  1. teisatham (தைசதம்)
  2. veikari (வைகரி)
  3. puthathi (பூதாதி).

Ceux-ci complètent les quatre-vingt-seize Tattuvam.

Note : Le terme akangkaram signifie fierté, ou un sens de l’individualisme de soi. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit d’un organisme; et, dans son triple développement et ses relations dans le système humain, fonctionne différemment, comme on le verra dans d’autres parties de ce traité.