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SECTION – V : États de l’âme

AVATTEI (அவத்தை)

La manière dont l’âme est connectée aux trente-six Tattuvam, et comment elle est nourrie et rendue intelligente dans son organisme, est maintenant expliquée.

Les Avattei sont les suivants, à savoir :

  • cinq Kilal-Avattei (கீழால் அவத்தை) États descendants
  • cinq Melal-Avattei (மேலால் அவத்தை), États ascendants
  • cinq Sutta-Avattei (சுத்த அவத்தை), États purs
  • et trois États Karana-Avattei (காரண அவத்தை), causatifs (ou radicaux en référence à la classe précédente d’Avattei).

Le nombre total d’Avattei est de dix-huit.

Les noms des cinq États descendants (et ascendants) sont :

  1. Sakkiram (சாக்கிரம்)
  2. soppanam (சொப்பனம்)
  3. Sulutti (சுழுத்தி)
  4. turiyam (துரியம்)
  5. turiyathitham (துரியாதீதம்).

Aux États ascendants appartiennent trente-six Tattuvam; aux Descendants appartiennent trente-cinq.

I. États descendants de l’âme

1. Sakkiram – Il s’agit d’un avatharam, organisme, qui relie les cinq organes perceptifs, les cinq éléments rudimentaires, les cinq organes d’action et les quatre facultés organiques intellectuelles, de l’Attuma Tattuvam; purushan ou ulla (உள்ளம்), la vie l’un des Vittiya-Tattuvam; les dix airs vitaux et les cinq airs vitaux, de la classe des Tattuvam subordonnés. Cet avatharam complexe est dans le front, entre les sourcils. Il n’amène l’âme en relation qu’avec les trente-cinq Tattuvam ici nommés.

2. Soppanam – C’est l’avatharam de l’âme dans le cou, et relie vingt-cinq des Tattuvam appartenant à l’état précédent, à savoir: les cinq Elemtns Rudimentaires, les quatre Facultés Organiques Intellectuelles; purushan, vie; les Dix Airs Vitaux; et les Cinq Airs Vitaux.

3. Sulutti – C’est un avatharam de l’âme dans la région du cœur, et ne relie que trois Tattuvam, à savoir; sittam, la volonté; piranan le premier des Dix Airs Vitaux: et purushan, la vie.

4. Turiyam – C’est l’avatharam de l’âme dans la région du nombril, et ne relie que deux des Tattuvam nommés ci-dessus, à savoir; piranan, et purushan.

5. Turiyathitham.

Note : C’est l’avatharam de l’âme dans le lingam humain, où elle n’est reliée qu’à un seul Tattuvam, le purushan. C’est l’état inconscient de l’âme juste avant la mort. L’âme est représentée comme couchée dans le purusha, le point de contact des deux parties du lingam, et juste prête à prendre sa sortie par sulimunei-nadi, qui court directement à la tête.

La constitution des Sas descendants implique la philosphie ou la mort, et explique les états successifs de l’âme, de celle de la conscience parfaite, jusqu’à son état inconscient à la mort. Ce dernier état est parfois appelé athitha-kevalam (அதீத கேவலம்), un état de solitude, dans lequel aucun des Tattuvam ne peut atteindre ou affecter l’âme. C’est l’état de l’âme quand la vie a cessé, ou avant sa conception pour une nouvelle naissance.

L’auteur décrit ensuite quatre états de l’âme, en commençant par cet état le plus bas, ou inconscient, et en s’élevant à un état de conscience et d’activité. Il y a quatre états après avoir quitté kevalam. Ceux-ci sont regroupés sous le terme

Kevala-Avattei (கேவல அவத்தை), États inconscients.

La manière dont l’âme est amenée de son état dormant dans l’athitha-kevalam, à un état conscient et communicatif, est la suivante.

La splendide Vintu-Satti, afin qu’elle puisse produire les quatre Vakku, comme moyen par lequel l’âme devrait être amenée à expérimenter les résultats appropriés de ses Kanmam, d’anciens actes, a d’abord développé un natham, une forme de l’énergie masculine de la déité. C’est le premier des quatre Vakku, et s’appelle sukkumei.

Note : C’est l’état de conscience naissante, lorsque l’âme commence à être vivifiée.

Le second Vakku, peisanti, est produit dans la région du nombril, dans le but de permettre à l’âme de discriminer les cinquante et une lettres de l’alphabet sanskrit, dont les lettres existent sans être perçues, en sittam, la volonté, tout comme les formes des cinq couleurs radicales existent imperceptiblement dans l’œuf du paon.

Note : Ces lettres élémentaires sont ici censées être des existences réelles, les formes rudimentaires de la pensée, qui seront pleinement développées dans l’étape suivante, mentionnées ci-dessous. La même philosophie est ici impliquée, comme dans le cas des cinq couleurs élémentaires, appelées formes, qui sont développées par l’éclosion d’un œuf de paon.

Le troisième Vakku, mattimai est développé dans la région du cœur, et y établit systématiquement toutes les formes des cinquante et une lettres, qui sont unies avec piranan (le premier des Dix Airs Vitaux). Il naît alors, avec ces formes, à l’arrière du cou, comme fondement du son et du sens de l’oreille, qui était jusqu’à présent dépourvue de ses fonctions propres.

Note : Ici, nous avons le fondement du langage et de la communication des idées, posé dans la structure du corps humain.

Le quatrième Vakku, Veikari, est développé dans le front, afin que les organes de la parole puissent comprendre comment parler les bonnes idées, lorsque sukkumei, et l’autre Vakku, qui viennent en relation avec piranan, joints avec l’air vital uthanan, sont entendus dans leurs communications par l’oreille.

Note : Le sens de ceci est que ce Vakku donne le pouvoir de percevoir, et de prononcer de manière intelligible, les idées et les formes de parole dont les doundations sont posées dans le Vakku précédent, et qui sont communiquées à l’oreille. Par conséquent, c’est le siège, ou avatharam, de l’âme, dans tous les états de conscience et d’action parfaites.

La production des quatre Vakku

Sukkumei est produit par le Tattuvam Sivam comme la cause efficace, et son Satti, comme la cause instrumentale.

Peisanti est produit par le Tattuvam Sathakkiyam et son Satti.

Mattimei est développé par le Tattuvam Isuran et son Satti.

Veikari est développé par Sutta-Vittei (Rudra) et son Satti.

Note : Ainsi, au moyen des quatre Vakku, l’âme est amenée sous l’influence de son organisme propre, et est prête à être vivifiée, et à agir selon les exigences de son destin, ou kanma-malam. Ce qui suit décrit la manière dont l’âme est pleinement rétablie dans la possession des pouvoirs de la vie.

II. États ascendants de l’âme

La façon dont l’âme imparfaitement consciente, dans ces quatre vakku, est amenée à un état de conscience et d’activité, est la suivante.

Sivam développe le Tattuvam (ou Vinttu) : Satti évolue kalam, niyathi et kalei. Kalei ayant enlevé, petit à petit, l’anava-malam, tout comme le feu enlève les particules de bois brûlées, l’âme, sous forme de kalei, s’associe à elle-même piranan, en turiyam et devient alors un habitant de sulutti.

Puis Gnana Satti (ஞானாசத்தி) évolue Sutta-Vittei. Sutta Vittei développe, pour l’âme, arivu (அறிவு), la compréhension. Ichcha-Satti (இச்சாசத்தி) fait surgir le Tattuvam Isuram. Isuram produit le tattuvam rakam. Puis rakam développe, pour l’âme, ichchei, désir (ou les passions).

Note : Gnana-Satti, la déesse de la sagesse, est la source ultime de compréhension ou de sagesse pour l’âme. Ichcha-Satti, la déesse du désir, est la source ultime du désir ou de la passion. Kiriya-Satti, mentionné ci-dessous, est la source ultime d’action pour les âmes.

L’âme est ainsi investie des formes appropriées de désir, de compréhension et d’action, qui constituent l’avatharam qui existe dans le cœur (ou la région du milieu). Dans cet état, l’âme est appelée purusha-tattuvam (புருஷ தத்துவம்), et aussi panchakanchukan (பஞ்ச கஞ்சுகன்) le seigneur (ou possesseur) des cinq premiers (du Vittiya-Tattuvam).

De la même manière, Kiriya-Satti (கிரியாசத்தி) évolue, dans l’avatharam de purusha-tattuvam, Sathakkiyam. Sathakkiyam développe pirakiruthi (ullam, une forme de pirakiruthi). Ce pirakiruthi se connecte à l’âme en tant que kunam. Alors l’âme, sous la forme du Grand Kunam, se tient en union avec le Tattuvam, comme une préparation à l’expérience du bien et du mal.

État conscient de l’âme à Soppanam

L’instrumentalité par laquelle l’âme devient intelligente dans l’avatharam de soppanam, se compose des cinq Tattuvam suivants, à savoir; manam, putti, akangkaram, sittam et ullam. Ceux-ci font respectivement évoluer les symboles a, u, m Vintu, Natham. Ces symboles développent les cinq dieux mondains, à savoir: Brahma, Vishnu, Ruttiran, Mayesuran, Sathasivan.  L’âme possédant ces Tattuvam, devient sukkuma teki (சுக்குமதேகி), un individu intelligent et actif, en soppanam, de la même manière qu’il expérimente le bien et le mal dans le sakkiram. Avec ces qualifications, il devient un habitant de sakkiram.

Note : Les symboles, a, u, etc. constituent le panchakkaram (பஞ்சாக்கரம்), le mantiram à cinq lettres, dans sa deuxième étape de développement.

État intelligent et actif de l’âme à Sakkiram

La méthode est la suivante. Quand l’âme, debout à la place de l’akasam, de l’éther et possédant le sottiram, l’organe de l’ouïe, appréhende sattam, son vakku, bouche, donnera l’énonciation à la même chose.

Lorsque l’âme, debout dans l’élément vayu, l’air, et étant en possession de tokku, l’organe du sentiment, distingue le parisam, le toucher, les pieds bougent.

Lorsque l’âme, dans l’élément teyu, le feu, et en possession de Sadchu, l’organe de la vue, discrimine rupam, forme, les mains rempliront leurs fonctions de donner et de recevoir.

Lorsque l’âme, dans l’élément appu, l’eau et en possession de singnguvei, l’organe du goût, perçoit rasam, goût, payuru accomplira son office de séparation et d’annulation des excréments.

Lorsqu’il est dans piruthuvi, la terre et en possession de l’akkiranam, l’organe de l’odorat, l’âme perçoit le kantam, l’odeur, l’upatham donnera du plaisir.

Dans l’avatharam dans lequel ces opérations sont menées, Anna-Satti (அன்னசத்தி), l’abstrait Satti, fait apparaître le Tattuvam appelé Sivam. Ce Sivam évolue mayei (le dernier des Vittiya-Tattuvam). Ce mayei, debout sous la forme de kunam, et au moyen des neuf kunam, magnifie les choses (ou amène l’âme à magnifier indûment les choses du sens), et à appeler un mensonge la vérité. Par ce moyen, l’âme devient sujette aux naissances et aux morts.

Jusqu’à présent (Melal-Avattei, également appelé) Sakala-Avattei (சகல அவத்தை).

III. États purs de l’âme

Note : Les États successifs, ou étapes de progrès, de l’âme vers sa délivrance ultime de ses enchevêtrements dans le corps, sont appelés ninmala-avattei (நின்மல அவத்தை), l’Avattei dans lequel le malam est détruit. Le cours de l’âme, ici, est à travers les États Ascendants.

L’élucidation du ninmala-avattei dans le Sutta-Avattei, est la suivante.

Quand son kanmam a rencontré son prix, et anava-malam est satisfait; quand on a reçu la lampe de sagesse de son Guru ; et quand on en est venu à distinguer et à comprendre Sivan, l’âme, et le pasam, alors son avatharam, organisme, dans lequel on recevra la grâce, est le suivant.

1. Lorsque l’âme arrive à une vision complète des Éléments, sa stula – sariram (ஸ்தூல சரீரம்), corps brut, cessera d’exister (ou cessera de le contrôler ou de l’influencer). Cet état est appelé ninmala- sakkiram (நின்மல சாக்கிரம்).

2. Lorsque l’on obtient une vision de l’Intiriyam, de cinq organes perceptifs et de cinq organes d’action, les éléments se retirent (ou cessent d’affecter l’âme). C’est ninmala – soppanam (நின்மல சொப்பனம்).

3. Quand on en viendra à comprendre l’Antakaranam, les Facultés Organiques Intellectuelles, les Intiriyam cesseront d’exercer leur influence. Cet état est appelé ninmala-sulutti (நின்மல சுழுத்தி).

4. Lorsque les Vittiya-Tattuvam sont révélés à l’âme, les Antakaranam retireront leur influence. Cet état est appelé ninmala-turiyam (நின்மல துரியம்).

5. Lorsque les Sutta-Tattuvam sont clairement compris, alors les Vittiya-Tattuvam cesseront d’opérer sur l’âme. Cet état est appelé ninmala-turiyathitham (நின்மல துரியாதீதம்).

Vue supplémentaire de l’âme dans ces Ninmala Avattei

Ninmala-sakkiram est l’état dans lequel l’Anta-karanam, qui avait laissé sortir l’âme à travers les sens, devienne Sivakaranam (ou divinement illuminé), de sorte que, après avoir vu le monde comme éternel, on s’approche maintenant humblement et obtient la grâce (aide) de son Guru.

Note : C’est le développement transcendantal de son esprit, que l’on saisit à la fois, ou que l’on comprend intuitivement, toutes choses et circonstances telles qu’elles sont.

Ninmala soppanam est l’état dans lequel l’âme, en entendant et en comprenant son Guru, vient voir Sivan. Il devient alors exalté, s’approche et devient un possesseur de la jouissance de Sivan. En cela, il n’est ni trop exalté, ni zélé, ni dépassé.

Note : C’est une étape de la sanctification, lorsque la vision spirituelle ou illuminée commence à gouverner et à réguler ses affections.

Ninmalasulutti est une étape avancée dans l’autonomie gouvernementale dans laquelle le dévot est autorisé à recevoir l’honneur, ou un nom distingué, sans la propension à dire; « J’ai fait cette acquisition », etc.

Note : Un tel est censé avoir eu la victoire sur son orgueil naturel et sa vanité, de sorte que ses visions spirituelles l’engoulinent complètement.

Ninmala-turiyam est l’état dans lequel l’âme atteint le sampurana-tisei (சம்பூரண திசை)*, région d’abondance, d’où le bonheur coule sur elle.

( * Le traducteur aurait dû vouloir dire தசை (état, condition).

Ninmala-turiyathitham est l’état dans lequel l’âme transcende même les quatre réalisations ci-dessus et les quitte.

Note : L’âme est maintenant à Siva-Rupam, et est un sivam, un dieu, plutôt qu’une simple âme, et participe pleinement aux joies de Sivan.

Tout ce que l’on peut dire de l’âme dans cet état de sampurana-tisei, c’est que Sivan lui apparaîtra, et brillera comme le soleil, avec une splendeur indicible et écrasante.

Ainsi, celui qui a obtenu la vision de ninmala-sakkiram, aura ses propensions naturelles et ses pouvoirs de parler, etc., stupéfait, et vérifié, comme celui qui se baigne sous l’eau, et comme celui qui a mangé jusqu’à la réplétion.

Jusqu’à présent, les Karana-Avattei (Karana, radical, en référence aux ninmala-avattei), qui sont également appelés Suttam (Sutta-Avattei).

Ici se termine la vue sur l’Avattei.